Cette méthode qui est la plus logique, oblige à cultiver, la première année après la fumure fondamentale, les légumes avides d'azote : Poireaux, Épinards, Choux, Salades, Concombres, Tomates, Céleris, etc. ; la seconde année les légumes avides de potasse : Carottes, Navets, Pommes de terre ; et la troisième année les légumes avides de phosphates : Pois, Haricots, Oignon, etc...
Mais il est difficile d'équilibrer exactement en 3 parties égales se renouvelant chaque année la surface du jardin destinée à ces cultures Il est plus commode et plus simple d'assurer, après la "fumure fondamentale" indiquée plus haut, deux années de "fumure complémentaire" valables pour la plupart des légumes, par exemple, à raison de 70 à 150 grammes par mètre carré, un mélange de 1 part de sulfate d'ammoniaque, 1 part de Sang desséché ou de Corne torréfiée, 5 à 6 parts de Superphosphate ou de Scories de déphosphoration, et 2 à 3 parts de Sulfate ou de Chlorure de Potasse.
Un mélange un peu plus riche en azote (c'est-à-dire en sulfate d'ammoniaque et en sang ou en corne) sera appliqué à dose un peu plus faible au labour qui précède la mise en train d'une seconde culture quand on prépare une récolte d'automne après une première récolte de printemps.
On trouve dans les commerces des mélanges d'engrais tous préparés qui répondent à peu près à ces formules.
On verra plus loin (p.38-40) les rapports étroits qui unissent cette pratique de la fumure et la succession des cultures à faire au potager si l'on veut tirer le maximum d'un petit coin de terre.
FUMIERS DE REMPLACEMENT ; COMPOSTS ; ENGRAIS VERTS.
Mais cette méthode, très rationnelle et qui assure d'excellents rendements, n'est pas applicable quand on manque de fumier ou d'engrais.
Si on a de la paille ou des litières, on peut faire du fumier artificiel, comme nous verrons plus loin.
A la campagne, où l'on dispose de fumier, on en réservera une part pour le jardin et faute d'engrais complémentaires, on remettra à chaque automne, une quantité moindre de fumier que l'année de la fumure fondamentale. Au printemps, on remplacera l'épandage de nitrates par un apport d'engrais liquide, formé de purin dilué de 10 fois son volume d'eau.
En banlieue, si l'on manque de fumier, il faut se débrouiller autrement. On entasse tous les débris : déchets de cuisine, fruits pourris, feuillages charnus, crottin des rues, etc. Si l'on a des animaux de basse-cour, on ajoute les vieilles litières et leur fumier. On peut y joindre aussi les urines, si on a le moyen de les recueillir. Si le contenu des fosses d'aisance ou des "feuillées" est obtenu à part,on l'entasse également en le mélangeant de terre et de chaux pour éviter toute mauvaise odeur.
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